La Fondation “ Yawm fes “, qui regroupe une élite de personnes de divers horizons profondément attachées à une cité au capital civilisationnel immense, a organisé samedi 17 février 2024 au Centre de Formation et d’animation du tissu associatif deFès, une riche journée d’étude. Cette institution aspire à participer à la mise en place d’une stratégie intégrée évoquant les manques, anticipant les perspectives, rentabilisant les moyens disponibles, mobilisant les volontés pour voir Fès se défaire des vestiges de la vétusté et de la négligence, et reprendre ainsi la place qu’elle mérite dans le concert des grandes métropoles aspirant au renouvellement et à la durabilité.
Dans son mot d’ouverture, M. Abdelhai Raiss, président de le Fondation a rappelé les grandes étapes de l’histoire de Fès depuis sa fondation. Ayant vécu plusieurs mutations, Fès a dû faire face à diverses épreuves et catastrophes mais a toujours su les affronter et les surmonter avec détermination. Aujourd’hui, aux prémices du troisième millénaire, elle aspire à accompagner l’essor civilisationnel et à s’assurer la durabilité et acquérir les outils nécessaires de la ville intelligente.
M. Raiss a par ailleurs rappelé l’évolution du processus qui a mené à la création de la Fondation et mis en exergue l’importance de son rôle dans la mise en place d’une stratégie d’action dont il faut esquisser les grandes lignes, définir les priorités, les enjeux et les ressources.
Pour sa part, M. Najib Zerouali Ouariti, 1er vice- président de la Fondation, ex-ministre et ex- ambassadeur, a brossé un tableau de la situation actuelle de Fès < 5caractérisée par un déclin notoire à plusieurs niveaux notamment sur le plan de :
✔ l’urbanisation où l’on constate une certaine anarchie ,
✔ l’infrastructure hôtelière : aussi bien sur le plan de l’offre quantitative, peu suffisante, que tarifaire, peu attrayante car nettement beaucoup plus chère que d’autres villes marocaines
comme Marrakech, laissant ainsi passer des opportunités inespérées pour le rayonnement de la ville
M. Zerouali a aussi mis l’accent sur l’impact certain de la culture sur les changements des mentalités et des perceptions. Or on constate que :
– certaines manifestations commencent à donner des signes évidents d’un essoufflement perceptible et auxquelles il faut songer sérieusement à des alternatives intelligentes ;
– la valorisation limitée des atouts immenses dont dispose la ville reste insuffisante et parfois inadéquate.
D’où la nécessité urgente de profiter des opportunités qui s’offrent à notre cité notamment son classement en tant que 4ème meilleure destination culturelle mondiale et les échéances de la CAN 2025 et du MONDIAL 2030.
Dans cet esprit, M. Zerouali a conclu que la Fondation, dotée d’un pouvoir suggestif intelligent, < se doit d’être une force de proposition clairvoyante et persuasive agissant de concert avec différents partenaires : autorités, corps élus, société civile dans un esprit d’efficience, de complémentarité et d’harmonisation en vue d’atteindre les objectifs ciblé.>
Par la suite, trois interventions magistrales ont été proposées à l’assistance.
1- « Domaines économique, touristique, et industrielle » par M. Abderrazzak Hiri, professeur universitaire, qui en a dressé un tableau exhaustif illustré par des données statistiques, démographiques, économiques et infrastructurelles, précises relatives aux différentes communes, à la ville et à la Région
2- « Le domaine territorial : réalités et perspectives » par M. Brahim Akdim, ex-vice président de l’USMBA, qui a mis l’accent mis sur la définition du domaine/espace territorial en relation avec le nouveau modèle de développement tout en relatant les différents chantiers y afférent. M. Akdim a mis en valeur la nécessité du vivre en commun et du bien être collectif en appelant à la catégorisation des pans d’intervention, dans la visée de l’assise d’un domaine territorial intégratif et attractif, repoussant les disparités et doté des équipements idoines. C’est ainsi que Fès, sachant saisir plusieurs opportunités qui s’offrent à elle, pourrait constituer la locomotive d’un développement intelligent assurant une complémentarité efficiente aussi bien au niveau des différentes composantes territoriales de la Région qu’au niveau du pays grâce à des projets bien pensés et bien ficelés conclut M. Akdim.
3- « le domaine culturel et médiatique » par Mme Fatiha Abdallah, présidente du réseau national de la lecture et la culture, qui a soulevé le problème du recul flagrant de l’activité culturelle et du déclin constaté du rôle des intellectuels. Elle par ailleurs appelé à l’exploitation des différentes niches d’action, à la nécessité de la confection d’un plan innovant d’action culturelle et médiatique. Dans cet esprit, il est nécessaire d’encourager, d’accompagner, d’animer les structures et les infrastructures existantes et d’en créer d’autres. Le choix de thèmes attractifs et d’actualité, l’adoption de la plaidoirie et la mobilisation de toutes les énergies seraient des atouts stratégiques majeurs pour l’atteinte des objectifs souhaités, conclut Mme Fatiha Abdallah.
Des ateliers ont été ensuite constitués. Encadrés par M. Ahmed Dahmani, professeur universitaire et M. Mohamed Boumlik, expert de l’agence du développement social, ces groupes de travail avaient pour missions, à partir d’une réflexion collective, d’établir un diagnostic, de procéder à une priorisation et de faire des propositions en relation avec les domaines suivants :
– Les infrastructures et l’environnement
– L’économie
– La culture et les médias
A l’issue de cette riche journée d’étude, les participants ont réussi à dégager les grandes lignes des missions de la Fondation, à approcher les grands axes de son action et à prioriser ses activités imminentes.
Avec M. B.
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